Non. Même en cas de hausse des prix, elle ne se fait pas au détriment du consommateur si toute la population en a besoin. Voici pourquoi.
Il nous faut d’abord différencier le coût du prix. Le propre d’un monopole public, c’est que le prix est fictif. C’est une décision politique sans rapport avec l’état du marché. Il s’ensuit que le monopole public est incapable de connaître le prix réel de son service (combien le consommateur est prêt à payer) et donc d’y ajuster ses coûts. Les coûts deviennent eux aussi une question politique et se mettent à augmenter à toute vitesse. Au final, l’ensemble de la communauté paye ces coûts d’une façon ou d’une autre, par le prix, par l’impôt, par la dette, par l’inflation, etc… Le consommateur ne fait donc pas d’économie, c’est juste qu’il ne voit pas passer l’argent.
Au contraire, une fois privatisée et obligée de ne vivre que de la vente de ses services, l’entreprise est capable d’ajuster ses coûts au prix du marché. (Et parmi ces coûts intervient le prix du capital, càd le profit) Ainsi, les ressources sont mieux utilisées au niveau de la communauté dans son ensemble et la population s’enrichit globalement.
La seule situation où le consommateur pourrait être perdant dans une privatisation, c’est dans les cas où justement seule une petite partie de la population consomme le produit. Dans ce cas, évidemment, un prix faible ne couvrant pas les coûts permet de consommer en faisant porter le coût sur le reste de la population. C’est par exemple le cas de opéras et autres institutions culturelles élitistes qui permettent d’offrir des loisirs hors de prix aux catégories socio-culturelles supérieures. Le tout payé par une population dont 90% ne mettra jamais les pieds à l’opéra.