Le débat fait rage entre les différentes fractions de la social-démocratie qui tentent de s’absoudre des maux dont elles sont responsables. Le mauvais fonctionnement de l’économie, les dysfonctionnements de l’État, tout est bon pour accuser les libéraux.
Encore très récemment, dans une carte blanche publiée sur le site du Vif le 18 mai 2016, les auteurs tentent de travestir la réalité en mettant en exergue des faits ou des personnages historiques dont les objectifs sont en totale inadéquation avec les accusations dont ils font l’objet.
Il est tout à fait fallacieux de laisser entendre que notre société a été influencée par la Société du Mont Pèlerin, fondée en 1947 en Suisse. Il est tout aussi étrange de faire croire que Corentin de Salle etDrieu Godefridi aient l’oreille du socialiste Elio Di Rupo, dont le parti a été sans discontinuité au gouvernement de 1988 à 2014.
Plus grave encore est de qualifier Corentin de Salle comme étant particulièrement « virulent ». Propager l’esprit de la liberté est-il une conséquence d’une quelconque violence ou nocivité ? Comment qualifier le travail extraordinaire qu’il a effectué dans son recueil de la pensée libérale entrois tomes et de son travail au centre Jean Gol ?
L’ignorance couronnée
L’ignorance est la source de bien des maux de notre société : juger le libéralisme responsable de ces maux relève de l’escroquerie intellectuelle. Et escroquerie, il y a bien. Comment en effet oser tenter de mettre dans un même panier un groupe d’intellectuels dont fait partie Friedrich Hayek, auteur de La Route de la servitude et Prix Nobel d’économie, et d’éventuels thuriféraires d’organisations étatiques ou supranationales tels que le Fonds Monétaire International, la Banque Mondiale ou l’Union Européenne ?
Le libéralisme est bien la seule philosophie, notamment politique, à accorder la primauté aux choix individuels. Pour les libéraux, les individus, hommes et femmes, sont souverains et exercent spontanément leurs choix quotidiennement au travers d’échanges contractuels volontaires. À ce titre, il est logique que les libéraux réagissent lorsque quelques sophistes, tentent — bien maladroitement — de les relier à un certain “néolibéralisme” qui n’a de libéral que le radical derrière le préfixe.
Tout au contraire, et à tenter de comprendre ce qui est qualifié de néolibéral, force est de constater que seuls les libéraux ont les connaissances philosophiques et économiques nécessaires pour identifier et critiquer clairement les maux dont pâtissent nos sociétés : capitalisme de copinage, monnaie fiduciaire, intervention des banques centrales, réglementation envahissante et sclérosante, charges administratives et fiscales sans cesse croissantes, réduction des libertés, atteintes récurrentes à la propriété, dé-responsabilisation des personnes… soit autant de maux/mots qui peuvent se résumer en un seul : l’État. L’État dont ne nous craignons d’affirmer qu’il est la grande fiction au travers de laquelle chacun tente, chaque jour un peu plus, de vivre mieux aux dépens des autres.
Le degré de liberté est fortement restreint par l’inflation législative, non gérable par le citoyen lambda, et dont les effets contribuent à un appauvrissement méthodologique de la société.
Face aux nombreuses lois liberticides, notre capacité à contracter ou à définir notre mode de vie via des associations spontanées est poussée à l’oubli. Elles peuvent avoir des sensibilités légitimes diverses (écologiste, communiste ou autre). Les gouvernements nous oppressent à respecter une vie bien « encadrée » ou bien « régulée », quasi insipide.
Fantomatique néolibéralisme
Plutôt qu’aux organisations étatiques (dont l’actualité quotidienne, belge ou étrangère, ne cesse de mettre en exergue les dysfonctionnements chaotiques d’une mauvaise gestion électoraliste court-termiste, et ce dans des domaines non régaliens ou régaliens), la presse s’en prend au mythe responsable de tout : le marché, le libéralisme ou le “néolibéralisme”.
L’honnêteté intellectuelle requiert de rappeler aux lecteurs que la Belgique est l’un des pays les plus taxés au monde, avec une dette ayant doublé en 15 ans à cause de la politique malsaine de la planche à billets des banques centrales et commerciales avec la complicité des partis nationaux, MR inclus.
Le nombre de fonctionnaires est de plus de 800.000 unités. Plus inquiétant encore, l’actuel ministre des Finances relatait lors de sa précédente vie professionnelle l’état financier de la Belgique. En effet, si on tient compte des “engagements hors bilan” de l’État, tels que les pensions à payer et garanties accordées à des tiers, le pourcentage de dépenses non actées par le gouvernement s’élève à 650% du PIB.
Les politiciens ont déresponsabilisé la population ; la liberté n’intéresse plus personne, la plupart des gens étant convaincus d’avoir besoin d’un maître ; et la gratuité est devenue la norme.
Le constat est sans appel, la situation de la justice, des prisons et des infrastructures routières plonge l’économie dans une situation mauvaise, voire catastrophique. L’État n’a plus de marge de manœuvre. La Belgique est bien moribonde, par faute de son collectivisme. Qui aura la lucidité de l’admettre ?
Publié dans L’Echo et dans contrepoints.
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