Par Philippe Hanchir pour le Parti Libertarien

En Belgique, à partir de ce samedi 11 juillet 2020, le masque devient obligatoire dans davantage d’endroits. Pratiquement partout en fait !
Fabriqué le plus souvent en simple tissu dont les mailles sont environ mille fois plus larges que ce qu’elles sont censées filtrer et a priori illégal hors période festive, le masque semble désormais bénéficier d’un soutien gouvernemental total.
Il n’en n’a pas toujours été ainsi, loin de là. Le 26 juin dernier Maggie De Block expliquait encore qu’il n’y avait pas de véritable explication scientifique pour le rendre obligatoire et qu’il ne fallait pas en faire un symbole.
Pour des raisons qui défient la logique et les chiffres cet accessoire autant encombrant que nuisible et inefficace sera donc porté par tous les Belges et en toutes circonstances. On imagine déjà la tête de feu Karl Lagerfeld qui en plus de son gilet jaune pouvant « vous sauver la vie » viendrait plaider pour le port du masque pour la même raison. Le ridicule fait désormais loi.

On prend les gens pour des ânes mais peut-être prêtent-ils facilement le flanc à cette insulte lorsqu’on apprend, selon le sondage, que 70 à 80% d’entre eux étaient favorables à l’obligation du masque.

Et pourtant…


L’évolution du nombre de cas par semaine indique bien que l’épidémie est à bout de souffle. On ignore encore si c’est la contamination qui ne se fait plus ou si c’est le virus qui perd de sa virulence mais les chiffres des cas répertoriés sont là.



Peut-être le nombre quotidien d’hospitalisations remet-il à nouveau en question la pérennité de notre système de santé ? Pas du tout !


Alors c’est forcément qu’on tombe comme des mouches et que les pompes funèbres ne parviennent plus à suivre ? Ce n’est pas encore la bonne raison si l’on en croit les chiffres. 

Source : https://epistat.wiv-isp.be/home/

Statistiquement, tous les indicateurs épidémiques virent au vert. Le nombre de cas, d’hospitalisations et de décès pour cause de Covid-19 tend vers zéro.

Il n’y a donc pas de réelle raison scientifique d’alourdir aujourd’hui le panier de contre-mesures supposées nous aider à sortir de la crise pandémique.

Paradoxalement les communications officielles ne cessent de distiller un message de terreur dans la population qui semble malheureusement très perméable à celui-ci. Il n’est pas un jour sans qu’un gros titre de média national ne mette l’emphase sur une hausse des cas ici ou là à l’étranger. Tout ceci en négligeant de rappeler que partout dans le monde le taux de tests soit en hausse et que le nombre d’hospitalisations ou de décès soient au pire stables, au mieux en baisse.

Certains scientifiques qualifiés d’experts mais dans des domaines bien entendu très éloignés de la politique ou de la sociologie n’hésitent pas à en ajouter à la tension en exprimant sans retenue des hypothèses absolument non démontrées de « seconde vague » ou de « rebond ». Il est assez désolant de constater le peu d’écoute qu’ont d’autres spécialistes plus rassurants et qui parlent, eux, de fin d’épidémie, d’un traitement simple et bon marché, de l’inutilité d’un hypothétique vaccin que d’aucuns souhaitent d’ores et déjà obligatoire !

Le procès du port du masque est biaisé. On comprend bien vite qu’il y a là une idéologie sous-jacente au commande. Les tentatives de contrôle numérique et de traçage de la population ne laissent aucun doute quant à la nature de cette idéologie.

Rappelons qu’il y a moins d’un an, les musulmanes qui cachaient leur visage étaient susceptibles d’avoir des soucis avec la police. L’obligation du port du masque pose effectivement un problème d’ordre juridique puisque comme l’indique l’article 563bis du code pénal du 1er juin 2011: 

« Seront punis d’une amende de quinze euros à vingt-cinq euros et d’un emprisonnement d’un jour à sept jours ou d’une de ces peines seulement, ceux qui, sauf dispositions légales contraires, se présentent dans les lieux accessibles au public le visage masqué ou dissimulé en tout ou en partie, de manière telle qu’ils ne soient pas identifiables. 

Toutefois, ne sont pas visés par l’alinéa 1er, ceux qui circulent dans les lieux accessibles au public le visage masqué ou dissimulé en tout ou en partie de manière telle qu’ils ne soient pas identifiables et ce, en vertu de règlements de travail ou d’une ordonnance de police à l’occasion de manifestations festives. »

Comme pour tout code vestimentaire, celui qui impose ou interdit le masquage du visage se met en balance avec le droit de circuler librement. Ce droit est mentionné dans la charte des droits de l’homme et du citoyen (article 13.1). Le paradoxe juridique semble aller, désormais, vers le masquage… Obligatoire ! C’est fou ce qu’un virus peut changer le monde.

Cette nouvelle histoire belge nous met donc dans un gros embarras. Dans ses articles, la presse officielle n’oublie pas de mentionner les conséquences pénales d’un non-port de masque. Elle est bien consciente que la logique de cette nouvelle décision étatique liberticide n’est pas perceptible et que la part de la population la plus attentive y sera réfractaire. Après la cascade de procès-verbaux pour non-respect de ce lamentable épisode de confinement, il y a fort à parier qu’une nouvelle épidémie d’amendes salées s’annonce.

Il est désormais évident que l’épidémie de Covid-19 ait ouvert les portes d’un nouveau genre de fascisme « mou » et « sanitaire ». Hier nous avons péniblement toléré que pour ralentir la progression d’un virus réputé dangereux il faille nous enfermer et tuer l’économie. Aujourd’hui nous constatons que l’État ne tient plus compte de la réalité scientifique et statistique pour restreindre la liberté. Devons-nous nous attendre à être re-confinés vendredi prochain si d’aventure quelques cas supplémentaires sont détectés en Bolivie ou au Népal ? Avec zéro mort et zéro hospitalisation devrons-nous nous attendre à ce qu’on nous force à nous faire vacciner ou à ne plus jamais nous réunir, assister à un concert, à un mariage, à un festival, à aller au cinéma en toute nonchalance ?

La population belge soumise à la désastreuse et terrifiante communication du pouvoir politique va-t-elle réellement se remettre à fréquenter les magasins, les restaurants, les cinémas ou les théâtres ? On peut en douter et les conséquences sur l’économie s’ajouteront à celles issues du confinement forcé de toute la population. Le pouvoir politique belge démontre là son incapacité à prodiguer de l’espoir, à rassurer, à prendre la population par la main et l’inviter à reprendre ses activités normales.

Une épidémie à peine plus sévère que celle de la grippe qui nous assaille tous les ans a gommé des années voire des siècles de progrès démocratiques. Elle nous a renvoyés à des pratiques dignes du moyen-âge. Elle a poussé de bien tristes sires à terrifier une population privée de son esprit critique et du goût de la liberté depuis un bon moment . Elle nous a propulsés dans une dystopie digne des meilleurs auteurs de science-fiction.