Le nouveau Bourgmestre de Bruxelles, Yvan Mayeur, a dévoilé récemment son projet de réhabilitation des quartiers De Brouckère et Bourse. En restructurant les deux places pour les rendre plus conviviales et en les reliant par un piétonnier, M. Mayeur espère y développer une nouvelle dynamique commerciale qu’il compare à Time Square. Nous nous étonnons un peu d’une référence à la fameuse place New-Yorkaise qui peut difficilement se comparer à un piétonnier, mais le Parti Libertarien partage l’espoir de rendre à Bruxelles le dynamisme commercial et la convivialité qu’elle mérite. Néanmoins, le projet ne pourra aboutir que si trois obstacles majeurs sont levés.
Tout d’abord, il conviendra d’augmenter significativement l’offre de parking. Or, depuis plus de 10 ans, la Région Bruxelloise s’évertue à détruire les parkings sous prétexte que ceux-ci augmenteraient la circulation automobile. Sans une offre de parking suffisante, le projet Time Square se révèlera mort-né.
Ensuite, il faudra permettre à l’horeca de se développer. Pourtant, les études montrent que l’application scrupuleuse de la législation sociale condamne à terme 3/4 des cafés et restaurants. Le PS s’est engagé dans cette offensive de destruction du petit commerce, dont la caisse enregistreuse « espion » n’est qu’un des avatars. Si l’on veut développer la convivialité de centre ville, il convient de protéger les cafés et restaurants des lois sociales insoutenables, soit par une exemption juridique ad hoc, soit par un moratoire sur les contrôles.
Enfin, il convient de garantir la mobilité individuelle par une libéralisation du secteur des taxis et des transports en communs. L’espace public ne doit pas être interdit aux voitures mais doit être partagé librement entre tous les utilisateurs. Pour le Parti Libertarien, le quartier De Brouckère se prêterait parfaitement au développement d’une route nue (shared space) qui permettrait de conjuguer un trafic automobile fluide et une plus grande convivialité pour les piétons et les cyclistes.
Hélas, le Parti Libertarien doute que le bourgmestre socialiste de Bruxelles soit capable de réunir les conditions de réussite de son projet. Nous pensons qu’il restera prisonnier des lobbys anti-voitures qui préfèrent toujours à Time Square le modèle nord-coréen du zéro carbone, zéro voiture, zéro commerce.
Pour constater les résultats d’une gestion désastreuse de l’espace public, il suffit de voir la transformation de la place principale de Berchem-Sainte-Agathe, une des 19 communes de Bruxelles (18 de trop…).
Le journal toutes-boîtes « Vlan » avait le titre approprié en première page pour cette « transformation »: un « foutoir ».
Le nom de la place devrait donc être changé: au lieu de « Place Schweitzer », il faudrait la rebaptiser « Place du Foutoir ».
Pour la place de Brouckère, soyons sûrs que Mayeur et son gang réussiront aussi à la massacrer, à grands frais, ponctionnés des contribuables, mais partagés avec les copains et les coquins.
Rappelons que cette place porte le nom de Charles de Brouckère, bourgmestre à une époque où la Belgique avait encore de véritables hommes d’Etat…
Et de plus, à cette époque, la Belgique toute entière était encore un pays et non pas le foutoir que nous connaissons aujourd’hui.
Votre argument tout voiture pro liberalisation des transports en commun (dans le sens concurrence débridée entre operateurs) n’a pas de sens. Je me rejouis de vos autres idées, mais vu le foutoire qu’est devenu Bruxelles à cause des voitures et des embouteillages, faire de l’idéologie pure et dure pour faire de l’idéologie est pour moi une ineptie.
Le vrai problème est la politique du tout ou rien. Le centre ville vu comme un espace totalement accessible aux voitures ou, au contraire, vu comme une vaste zone piétonne, ne sont que les deux faces du même problème, à savoir favoriser un groupe d’usagers au détriment de l’autre. Quant à vouloir une totale mixité en comptant sur le sens civique des automobilistes et des piétons, c’est une utopie. Pourtant, si l’on voulait se donner la peine de regarder plus en détail, on comprendrait qu’une solution serait d’attribuer les axes routiers aux voitures et d’attribuer les quartiers commerçants aux piétons. L’automobiliste veut pouvoir se rendre rapidement au centre ville? Très bien, facilitons la circulation automobile sur les axes routiers du centre ville. Le badaud veut faire ses achats tranquillement? Très bien, facilitons la circulation piétonne dans les quartiers du centre ville. Autrement dit, au lieu de favoriser les uns au détriment des autres il vaudrait mieux, pour leur bénéfice respectif, rechercher des solutions offrants des avantages aux uns et aux autres. Bref les artères aux voitures et les capillaires aux piétons!