Depuis plusieurs semaines, la Belgique fait face à une recrudescence de l’épidémie de Covid19 avec une réponse politique ne s’embarrassant plus de l’importance qu’est la liberté et encore moins de la cohérence des mesures qu’elle apporte.
Parmi le lot de mesures les plus liberticides et les moins cohérentes, on peut citer la fermeture des établissements Horeca, des établissements culturels, les fêtes foraines, les parcs d’attractions, des marchés de Noël et des nightshop après 22h tout comme l’instauration d’un couvre-feu qui commence à cette heure là.
On peut légitimement se poser la question de la pertinence de ces mesures liberticides pour lutter contre cette épidémie alors que la principale source de transmission se situe dans le cadre familial, dans les établissements scolaires et dans les transports en commun où le renouvellement de l’air ne permet pas de limiter la charge virale qui se se trouve dans l’air ambiant. Des purificateurs d’air ont été installés dans les écoles allemandes – ne pouvait-on pas prévoir la même chose en Belgique? Qu’ont fait nos dirigeants du temps qui s’est écoulé depuis la première vague?
Ne pouvaient-ils pas prévoir que le personnel soignant serait logiquement en sous-effectif car à bout, malade ou tout simplement désespéré?
Il est également légitime de s’interroger sur la fermeture des établissements Horeca, surtout depuis l’instauration des mesures sanitaires prises précédemment écornant au passage la viabilité économique de ce secteur . Ce secteur a tout fait, tout mis en oeuvre, il a écouté et il a obéi aux politiques, il a investi et s’est plié aux règles … pour quel résultat?
Il en va de même pour le secteur culturel dont le modèle économique bancal dépendait déjà de l’intervention des différents acteurs étatiques. La fermeture des nightshop ne s’inscrit pas non plus dans une logique sanitaire cohérente surtout qu’elle est couplée à une interdiction de la vente d’alcool à partir de 20h qui est également valable pour les restaurants proposant des plats à emporter. Quid de l’interdiction des activités en plein air tel que les foraines et les marchés de Noël où la concentration de la charge virale en plein air est proche du néant ?
Nombre des ces interrogations dénotent un amateurisme du monde politique perdu dans leur calculs court-termistes pour tenter quotidiennement de paraître médiatiquement et légitime au yeux de la population laissant les initiatives privées, reposant sur une prise de risque limitée aux entrepreneurs et au monde associatif, au second plan.
Le but de toutes ces mesures liberticides est de pallier à la pénurie et au manque de moyen dans les hôpitaux. Si ce manque de moyen pouvait encore être imputé à l’impréparation lors de la première vague, le fait qu’il se répète à nouveau 6 mois plus tard souligne les dysfonctionnements structurels de notre système de soins de santé organisé par l’Etat.
Les politiciens et politiciennes ne cessent de vanter notre Sécurité Sociale comme étant un des meilleurs systèmes au monde. Mais la réalité est tout autre: malgré des des cotisation sociales extrêmement élevées, notre sécurité sociale est un gigantesque château de carte qui menace de s’écrouler lorsqu’une crise se présente comme c’est le cas actuellement. Non seulement nos hôpitaux manquent de matériel, mais ils manquent aussi de personnel, résultats d’une mauvaises gestions qui poussent les travailleurs à s’expatrier, notamment au Luxembourg où un infirmier/infirmière peut espérer gagner près du double du salaire belge!
Bien entendu, cette situation n’est pas neuve, mais la crise a accentué la pénurie que les politiciens ne peuvent plus feindre d’ignorer. Ainsi, plutôt que de remettre en question l’organisation de notre Sécurité Sociale, leur premier réflexe est naturellement de vouloir interdire cet exode, quitte à enfreindre les règles qui organisent la libre circulation des travailleurs en Europe.
Établissements hospitaliers dont le nombre est en constante diminution depuis des années avec la capacité d’accueil qui décline alors qu’on observe une augmentation de la population. Malgré cette diminution de la capacité d’accueil, le budget des soins de santé est en constante augmentation puisqu’il est de tradition de le faire évoluer de 4% par an.
Pourquoi ne pas construire des hôpitaux provisoires comme cela s’est fait à l’étranger ? Pourquoi ne pas engager des médecins et infirmiers à la retraite ou ayant cessé (provisoirement) leur activité ? (+incitants fiscaux?)
Pourquoi avoir limité l’obtention de numéro inami ? (cela concerne aussi les infirmiers?)
Pourquoi en faire un drame national voir mondial quand la majorité de la mortalité se concentre au-delà de l’espérance de vie ?
En 2015, alors qu’une épidémie de grippe faisait rage, a-t-on sacrifié l’économie et nos vie sociale ? S’est-on abstenu d’aller sur la Lune, a-t-on interrompu la guerre du Viet-Nam ou a-t’on postposé le festival de Woodstock sine die pour raison grippe de Hong-Kong en 1969 ?
Les conséquences fiscales seront insupportables pour les générations suivantes.
Lors de la précédente vague le gouvernement avait déjà commis des fautes impardonnables mais force est de constater qu’il n’en a tiré aucune leçon et que la Belgique se retrouve tout aussi mal préparée pour la seconde vague. Les mesures liberticides adoptées depuis le depuis de la crise ne sont que des tentatives aussi désespérées qu’inefficaces de masquer les nombreux manquements de l’Etat. Les Etats correctement gérés comme l’Allemagne ou la Corée du Sud n’ont pas eu besoin à recourir à autant de mesures liberticides.
La Belgique n’est pas encore en état de mort cérébrale mais des pans entiers de notre économie ne s’en remettront pas et de nombreux indépendants seront les victimes collatérales de mesures symboliques qui n’auront eu comme effet que de jeter le voile sur les véritables défaillances de nos institutions.
Dans les mois et les années qui viennent, la Belgique risque fort de faire face à une grave crise économique que nos politiciens seront tout aussi incapable de gérer que la crise sanitaire actuelle.
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