L’épidémie de Covid-19 qui nous vient de l’empire du milieu ne transporte pas qu’un virus biologique. Avec les vagues de patients s’invitent les artefacts d’un régime que nous pensions lointain mais qui pourrait bien être notre futur.
Nous sommes le 29 mars 2020, confinés depuis 11 jours et aujourd’hui 78 personnes sont mortes, 1702 ont été contaminées ce qui porte notre taux de décès liés au Covid-19 par million de personnes à 37 soit le même niveau que les Pays-Bas, que la Suisse, la France…
Régulièrement le gouvernement démissionnaire fédéral belge, disposant de pouvoirs accrus, présente la situation et les contre-mesures qu’il estime devoir prendre.
Officiellement il s’agit de confiner les gens chez eux mais en réalité une fraction de l’économie continue de fonctionner d’ailleurs elle doit le faire si l’on veut disposer de nourriture, de carburant, d’électricité, d’une connexion à Internet, etc.
Seule une partie de la population est donc enfermée chez elle et dispose encore à peine de l’autorisation de sortir pour faire quelques courses, s’aérer, faire un peu de sport. La police veille et interroge quiconque croise son chemin pour savoir ce qu’il fait, où il va, pourquoi. Si le motif du déplacement ne convainc pas l’agent des forces de l’ordre, c’est l’amende.
La démocratie n’est pas que le simple rendez-vous électoral lors duquel les citoyens désignent leurs représentants et l’on pourrait d’ailleurs s’interroger sur la pertinence de la représentativité alors qu’il n’est plus nécessaire de voyager des semaines pour se rendre de la capitale jusqu’aux confins du pays. D’ailleurs selon J-J Rousseau la démocratie ne pouvait qu’être directe. C’est un autre débat. La démocratie dans sa version moderne est également accompagnée d’une bibliothèque de principes et libertés absolument nécessaires tels que décrits de façon essentielle dans la fameuse déclaration des droits de l’homme et du citoyen. On notera au passage et pour documenter le présent développement :
Article 13 : Toute personne a le droit de circuler librement à l’intérieur et hors de son pays.
Article 17 : Toute personne a droit à la propriété.
Article 12 : Toute personne a le droit à la protection de sa vie privée.
Article 7 : Tous sont égaux devant la loi.
Si l’on comprend que des mesures doivent être envisagées permettant de ralentir la propagation du désormais tristement célèbre virus, nous sommes en droit de nous demander si les restrictions de circulation imposées par le gouvernement sont bien conformes à l’article 13 de la déclaration des droits de l’homme du citoyen. La réponse est bien entendu négative.
Nous avons tous compris que le pouvoir exécutif était poussé dans le dos par un comité d’experts établissant des analyses et des prévisions d’évolution du mal mises en relation avec les capacités d’hébergement des hôpitaux. Ces experts sont désignés et non élus. Nous ne sommes pas en « médecinocratie », Diafoirus n’est pas seul maître à bord.. Politiquement rien n’oblige les ministres de suivre les conseils de scientifiques d’ailleurs pas tous du même avis, de chercher à limiter le nombre de décès ou de faire baisser le taux de saturation hospitalier en sacrifiant de l’autre côté l’activité économique d’une grande partie de la population. Les comptes seront tôt ou tard faits mais il ne sera plus temps pour y changer quoi que ce soit.
Il faut également souligner qu’hors test généralisé de la population et soins aux positifs, il existe un risque élevé de rebonds épidémiques cycliques jusqu’à immunisation de tous et pouvant s’étaler sur des années.
Le confinement généralisé n’est absolument pas un choix réfléchi mais celui d’un gouvernement confronté à de graves pénuries matérielles dont il est partiellement à l’origine et qui improvise au mépris du respect de la liberté de circuler. Nous n’avons pas choisi cette stratégie, nos représentants non plus mais nous allons en payer le prix et ça va coûter très cher.
Par les différences de traitement qui sont imposés aux gens en fonction de leurs activités professionnelles c’est l’article 7 qui est bafoué. Selon que vous soyez caissière, éboueur, médecin, infirmière, employé, ouvrier, cadre ou fonctionnaire, les conséquences du confinement vous affecteront de façon totalement aléatoire tant pécuniairement que socialement. L’état distingue ainsi et de façon arbitraire les activités jugées essentielles de celles qu’il considère comme accessoire voire superflue. Il s’agit là d’une atteinte grave à l’équilibre social qui aura probablement des répercussions conséquentes une fois la crise sanitaire évacuée. Est-il acceptable que tant de métiers du privé soient astreints à du télétravail et à du chômage technique alors que pour de nombreux acteurs du secteur public ce confinement soit l’équivalent d’une période de congés payés supplémentaires ? Pour payer l’impôt nous sommes tous égaux semble-t-il.
Une sévère polémique quant à l’interdiction, par décret gouvernemental, de tests rapides fabriqués en Asie ainsi que celle liées à l’usage thérapeutique d’un cocktail médicamenteux fait d’hydrochloroquine associé à l’azythromycine se devant d’être administré aux patients présentants des symptômes initiaux et détectés comme positifs, renvoient l’article 17 dans les cordes. Notre première propriété n’est rien d’autre que notre corps, que notre santé. Le choix du traitement médical le plus approprié doit être laissé à la décision du médecin de notre choix lui-même lié par le serment d’Hippocrate l’obligeant à choisir le protocole le plus adapté au cas de son patient. Notre approbation éclairée est même ensuite statutairement requise selon l’éthique médicale.
L’autoritarisme dont fait preuve le gouvernement, celui-ci mais également ses prédécesseurs, en matière de restriction thérapeutique est inique. Une légion de médecins supposés à la solde des mutuelles mais en fait chargés de surveiller ou de valider les décisions de leurs collègues en se référant aux lois et non au seul bien du patient constituant déjà un scandale du point de vue de la démocratie. Que penser alors de cette habitude qu’a pris l’état de pré-prescrire ou d’interdire telle ou telle molécule sans jamais voir le patient, même de loin.
L’interrogatoire que subirait un quidam circulant malgré les règles de confinement décrite ci-dessus et l’appréciation de la validité des réponses par la seule police sur base de règles assez floue est un rude coup de pied dans l’article 12. Il n’est pas tolérable de devoir répondre de son emploi du temps, des raisons pour lesquelles on se trouve ici ou là plutôt que chez soi. Le pire serait cependant à l’étude et inspiré des méthodes de localisation via localisation GPS acquise par un smartphone. Les Chinois sont ainsi suivis à la trace par l’autorité communiste qui distille selon son bon vouloir des droits de circuler, de pénétrer dans certaines zones. Le gouvernement ou plutôt les fonctionnaires en charge de ces suivis sont même capables de déterminer avec qui et quand telle personne est entrée en contact avec telle autre, permettant ainsi la mise en quarantaine, au mieux, de ces potentiels contaminés. Smartphone obligatoire donc ? Interdiction de rester sous un pont ? Sous une charpente métallique ? A moins que des technologies complémentaires comme l’Ultra Wide Band ne permette aux autorités de nous situer même jusque dans notre lit ? Matériel et logiciels sont parfaitement au point et il existe déjà des applications de rencontre qui vous indiquent qu’à tel moment vous étiez proche de telle autre personne elle aussi en quête d’amour, d’amitié ou d’une soirée pimentée. Que deviennent ces applications lorsque modifiées par la police pour les besoins de ses missions de maintien de l’ordre fut-il sujet à discussion quant à sa légalité ? Quelles seront les prérogatives du pouvoir lorsqu’il faudra fouiller les smartphones des uns et des autres afin de déterminer les personnes ayant été en contact avec vous ? Qu’en sera-t-il conclu en cas de refus d’accès lorsqu’on sait que les iPhones sont, à ce jour, complètement impénétrables si tant est que leur propriétaire ne donne ni empreinte ni code secret ? Qu’en sera-t-il des personnes âgées qui n’ont pas de smartphone ?
La notification par certains pays d’une dérogation de la Convention Européenne des Droits de L’homme (CEDH) est source d’inquiétude supplémentaire en ces temps de restriction des libertés qui survient suite à une mauvaise gestion de la pandémie de la part des gouvernements !
Quiconque féru de liberté ne peut que s’effrayer face à cette dérive gravissime, face à la vie privée ainsi bafouée. Il faut le répéter : l’arrivée d’un virus depuis la Chine n’est pas suivie de la contrainte, pour les gouvernement, d’appliquer sur leurs sols les mêmes politiques et méthodes du pays d’origine. Il y a toujours moyen de faire autrement, de s’appuyer sur d’autres principes, d’autres valeurs.
Le parti libertarien considérera toujours la liberté comme prioritaire et s’arc-boute sur le bon sens et l’intelligence des gens, considère l’éducation et l’information comme des remparts à tout totalitarisme, y-compris médical.
L’homme sage peut comprendre une situation à risque telle que l’est une épidémie virale du type que l’on subit. Il est à même de prendre de lui-même les dispositions qu’il estime utile pour se protéger, protéger les siens et participer ainsi de la sécurité collective. La coercition n’est pas nécessaire, elle n’est jamais nécessaire lorsqu’une population est instruite et intelligente, assez en tout cas que pour choisir ses représentants lors des scrutins. Les atteintes aux libertés qui viennent d’être décrite et le coup de canif à la démocratie qui en résulte peuvent se comprendre par la panique qui règne au niveau des équipes gouvernementales qui doivent se rendre compte aujourd’hui combien la gestion du pays est historiquement calamiteuse. Elles ne peuvent toutefois pas être acceptées. Ces atteintes sont et resteront des événements auxquels tout gouvernement ultérieur pourra faire référence pour les ré-imposer quelque soit le motif. Nous avons mis le pied à l’étrier de la dictature, il est urgent de retirer sa selle !
Il est indispensable qu’une action soit menée afin que pareilles décisions ne puissent plus être imposées à la population sans l’approbation systématique du législatif. Il est également indispensable qu’un contrôle plus efficace et apolitique de la gestion de l’état par l’exécutif soit mené par un pouvoir indépendant des 3 autres. Il n’est plus acceptable que le pays parmi les plus taxés du monde et disposant d’un système de santé aussi coûteux que le nôtre soit réduit à l’impuissance face à une pandémie et conséquemment à une gestion calamiteuse de l’argent public, à des décisions techniquement absurdes et à des nominations politiques sans aucun rapport avec les compétences des candidats. Le système de santé doit être revu et adapté pour qu’il ne soit plus le terrain de jeu des partis. Considérer un système de santé basé sur des mutuelles privées librement choisies et en concurrence.
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